Douces violences


Les douces violences

Elles sont ces attitudes, ces paroles, ces gestes, ces rythmes où l’intention de l’adulte prend le dessus sur celui de l’enfant. Ce sont des situations de très courtes durées, où la réaction de l’enfant peut sembler « sans grande importance »…


C omprendre les douces violences, c’est prendre le temps de regarder cette relation entre un enfant et un adulte, entre des enfants et des adultes ; c’est prendre en considération le contexte et repérer ces paroles, ces expressions, ces gestes, ces postures, ces rythmes que l’enfant ne peut ni comprendre, ni suivre. C’est repérer ces intentions d’adultes décalées des compétences et du rythme de l’enfant.

L es douces violences se mettent en place, lorsque l’adulte ne veut plus ou ne peut plus attendre la réponse de l’enfant. Entrainé par ses propres intentions, l’adulte s’impose à l’enfant, avec ses propres représentations, ses propres attentes et ses compétences d’adulte. Il y a, à ce moment précis, un rapport au temps où les choses deviennent non négociables et doivent devenir immédiates… Pour l’adulte !

Les douces violences ne s’arrêtent pas au domaine de la petite enfance. Elles sont un vaste champ de dérives, toujours possibles à partir du moment où un être humain, quel que soit son âge, est dépendant d’un autre.


© Dessins par Alain Lascaux
Extraits du livre : C. Schuhl, J. Serres, petite enfance et neurosciences, (re)construire les pratiques, chronique sociale. Lyon.